1. Le naturel à quel prix ?
Un gazon vert toute l’année nécessite beaucoup d’efforts et pas mal de frais. Semer, arroser puis attendre que la nature fasse son œuvre ne suffit malheureusement pas ! Le résultat n’est jamais immédiat et nécessite un entretien constant.
L’« Encyclopédie du jardin facile », parue en 2004 aux éditions France Loisirs sous la plume d’Émilie Courtat, nous renseigne sur les étapes indispensables à un engazonnement naturel de qualité et durable.
Le paragraphe « pelouses et gazons » prévient d’emblée le jardinier :
« la pelouse mérite d’être installée soigneusement pour ne pas devenir la source des pires corvées ».
Encyclopédie du jardin facile
Tout un programme !
2. Être en forme et bien équipé
L’ouvrage donne ses « clés de la réussite ». Il recommande une « bonne préparation du terrain » ainsi que le « choix judicieux de son mélange de graines ». A priori, il faut déjà s’y connaître un peu.
Il faut également disposer d’outils souvent coûteux, comme un motoculteur, afin de « labourer » la parcelle destinée à recevoir les graines de la future pelouse, « sur vingt centimètres de profondeur ».
Ou bien encore avoir le dos d’un jeune homme de vingt ans et y aller carrément à la bêche ! Ne partez pas, ce n’est que le début !
3. Une belle pelouse naturelle ? Oui mais en hiver !
Avec l’arrivée du printemps vous comptiez offrir à votre extérieur une cure de luminosité et une belle dose de verdure pour profiter d’un été de détente ?
Raté ! Le farniente près de la piscine attendra l’an prochain. Car, toujours selon l’ « Encyclopédie du jardin facile » :
« les gazons nés en septembre sont toujours plus beaux que les pelouses semées au printemps » car « l’humidité de l’automne les aide à prendre un bon départ tandis qu’ils craignent la fournaise de l’été ».
Encyclopédie du jardin facile
Soit ! La verdure naturelle se mérite : patientons !
4. Gazon synthétique : pas d’arrosage ni de jaunissement
Évidemment, même en ayant respecté scrupuleusement ces premiers conseils, la pluie ne suffira pas à entretenir votre pelouse naturelle. Encore moins en ces temps de réchauffement climatique et de sècheresse . Ni à la faire pousser de manière uniforme, sans risque de jaunissement.
Le guide conseille de lui apporter un terreau adapté afin d’éviter l’aspect « paillasson » qu’elle peut revêtir « dès la fin du mois de juin ». L’ouvrage préconise aussi d’arroser à partir du mois de juin « une fois par semaine, à raison de vingt litres par mètre carré » et aux « heures les moins chaudes de la journée ».
Entre nous, vous aviez mieux à faire à l’heure de l’apéro non ?
5. Gazon naturel et factures salées
En ce qui concerne la facture d’eau, on a fait le calcul pour vous, avec un prix moyen de 4,08€/m3 (selon le 9e rapport annuel de l’observatoire des services publics d’eau et d’assainissement publié en 2020 par l’Office français de la biodiversité).
Pour le seul entretien d’une pelouse naturelle de 50 m2 il faut donc 50×20 = 1000 litres / semaine en moyenne. Soit, en comptant pour 8 mois à raison d’un arrosage par semaine (on est gentil), quatre fois par mois (on est très gentil), cela donne 52 000 litres d’eau sur l’année. Soit 52 m3, ce qui fait une moyenne basse de 200€ par an.
6. D’autres frais pour l’entretien de votre (déjà) chère pelouse
Si vous investissez en plus dans une tondeuse, du terreau de qualité pour nourrir vos brins d’herbe, et un système d’arrosage automatique, la note va rapidement grimper.
Sachant que la mise en place et l’entretien d’une pelouse naturelle passe par d’autres travaux, comme la scarification (à l’aide d’un scarificateur) ou le roulage, qui nécessite là encore un outillage adapté.
7. A quel prix revient finalement le vrai gazon ?
En comparant le prix de revient d’une pelouse naturelle au véritable coût d’un gazon synthétique on obtient les tableaux suivants :
Préparation du sol / main d’oeuvre / installation
Gazon naturel | Gazon synthétique |
≈ 16€/m2 (à semer) / ≈ 23€/m2 (en rouleau) | ≈ de 35 à 55€/m2 |
Tarification de gazon naturel et synthétique avec la pose
À ce niveau là, la balance penche clairement pour le gazon naturel. Mais cet investissement de départ ne tient pas compte de l’outillage nécessaire à la mise en place, l’amendement, l’entretien et la tonte de votre pelouse naturelle.
Lorsque le gazon synthétique ne nécessitera qu’un achat très limité de matériel, le gazon naturel sera plus coûteux sur le long terme comme le prouvent les données suivantes :
Outillage
Naturel | Synthétique |
Tonte | |
Tondeuse à gazon ≈ 350€ | Inutile |
Roulage | |
Rouleau ≈ 55€ | Inutile |
Scarification | |
Scarificateur ≈ 150€ | Inutile |
Aération | |
Rouleau aérateur ≈ 100€ ou fourche-bêche ≈ 40€ ou patins aérateurs ≈ 40€ | Inutile |
Souffleur ≈ 200€ | Souffleur ≈ 200€ |
Râteau à feuilles ≈ 30€ | Râteau à feuilles ≈ 30€ |
Râteau de jardin ≈ 10€ | Inutile |
Inutile | Balais de cantonnier ≈ 30€ Redresseuse ≈ 240€ |
Inutile | Karcher ≈ 250 euros |
Ce package de départ, largement plus onéreux dans le cas du gazon naturel, devra être renouvelé en moyenne tous les dix ans, compte tenu de la durée de vie des différents outils.
Ce tableau ne tient pas non plus compte des frais liés au transport en déchetterie du gazon naturel tondu. Il est recommandé de tondre sa pelouse en moyenne une fois par semaine au printemps, et une fois tous les quinze jours en été jusqu’à la fin du mois d’octobre.
À noter également que l’outillage polyvalent avantage plutôt le gazon synthétique : un karcher servira à rendre son éclat originel à votre pelouse synthétique mais pourra aussi servir à nettoyer vos terrasses, façades et véhicules lorsqu’une tondeuse à gazon ne vous servira… qu’à tondre du gazon ! Enfin, l’entretien du gazon synthétique est beaucoup moins technique et plus simple. En outre, il intervient beaucoup moins régulièrement.
Si vous confiez l’entretien de votre pelouse naturelle à un jardinier ou un paysagiste, vous économisez sur l’outillage mais une intervention vous coûtera en moyenne 30€ pour un jardin de 100 m2. Il faut en prévoir au moins 25 sur l’année ce qui porte la facture annuelle à plus de 600€ pour la tonte d’un jardin de 100 m2. Presque deux fois le prix de la tondeuse !
8. Ajouter les dépenses annuelles en engrais et arrosage
La pelouse naturelle exige encore bien d’autres attentions. Tout d’abord, votre terrain doit être suffisamment riche avant de l’accueillir, afin que l’herbe ait suffisamment de nourriture à sa disposition pour croître à son aise. Pour cela, les professionnels du paysage conseillent l’apport préalable de terre végétale.
Apport à renouveler en moyenne tous les six ans. Ils conseillent également un désherbage régulier de son gazon, voire l’emploi d’herbicides qui nécessitent un autre matériel spécifique (pulvérisateur + EPI).
Enfin, votre pelouse naturelle ne ressemblera jamais à celle dont vous rêvez si vous ne lui apportez pas régulièrement de l’engrais.
Des frais additionnels dont se passe allégrement le gazon artificiel !
Entretien
Naturel | Synthétique |
Terre végétale | |
En moyenne une fois tous les six ans ≈ 30€/m2 | Inutile |
Engrais | |
Deux apports recommandés par an (printemps et automne) ; compter pour chaque apport ≈ 12€ pour 100 m2 lorsque vous le faites vous-même Confiés à un professionnel, comptez ≈ 70€ pour 100 m2 (matériel et main d’œuvre compris) | Inutile |
Produits phytosanitaires | |
Pulvérisateur manuel ≈ 40€ | Inutile |
Équipement de protection individuelle (EPI) ≈ 80€ pour une tenue complète (combinaison + gants + lunettes + masques) | Inutile |
Produits phytosanitaires ≈ 30€ / L | Inutile |
Ce n’est pas fini ! Votre cher (c’est le mot !) gazon naturel doit boire suffisamment pour resplendir toute l’année. En hiver, vous pouvez compter sur la pluie, mais à partir du mois d’avril et jusqu’à la fin du mois d’octobre, il ne faudra pas mégoter sur l’arrosage.
Aussi ferez-vous sans doute le choix, judicieux, d’opter pour un arrosage automatique. Ou faire une nouvelle fois appel à un professionnel pour vous seconder, si vous partez en voyage par exemple.
Quoique vous fassiez, ces frais sont à anticiper car ils reviendront chaque année.
Arrosage
Naturel | Synthétique |
Mise en service de l’arrosage automatique | |
de surface ≈ 5€/m2 / enterré ≈ 25€/m2 | Inutile |
Eau | |
Apport recommandé : 4L/jour/m2 Apport annuel recommandé : 1,0 m3/an/m2 Soit une facture annuelle ≈ 5€/an/m2 Facture annuelle pour 100 m2 ≈ 500€ |
Inutile |
9. Le gazon synthétique est plus cher à l’achat
Avec le gazon synthétique, vous optez pour un résultat immédiat et durable. Même en choisissant de poser soi-même son gazon synthétique, vous réduisez considérablement vos contraintes, en particulier celles liées à l’entretien.
Toute la gamme des gazons synthétiques Azurio est garantie 10 ans mais nos pelouses artificielles ont une durée de vie deux fois supérieure pouvant aller jusqu’à 25 ans.
Effectivement, le gazon synthétique est un investissement plus important au départ mais vous permet de garder l’esprit libre et pour longtemps !
10. Gazon artificiel : un choix esthétique et pratique, amorti en 5 ans
Vous l’aurez compris, même si la pelouse naturelle apparaît comme un choix économique au départ, il s’avère très compliqué, fastidieux et coûteux d’obtenir un résultat à la hauteur de vos espérances.
Un gazon vert toute l’année, sans défauts et sans trop d’efforts c’est possible, oui, mais à quel prix ? C’est toute la question. Sachez simplement qu’investir dans le gazon synthétique c’est s’assurer un résultat immédiat, beau et pour longtemps.
Dès la cinquième année, votre porte-monnaie vous remerciera, vos voisins, votre dos et vos articulations aussi ! C’est ce que prouve le graphe suivant. Après un investissement de départ moindre, la pelouse naturelle génère en moyenne plus de six cents euros de frais annuels : ce calcul ne tient pas en compte l’intervention de professionnels.
Nous simulons dans ce premier exemple une pelouse naturelle gérée par vos soins (tonte, arrosage, amendement, traitements…). C’est-à-dire la moins onéreuse possible mais en incluant tout de même la mise en place de l’arrosage automatique ( ≈ 1500€ pour une parcelle de 100m2).
Le symbole ⓿ à 10 et 20 ans correspond au moment où vous allez devoir renouveler votre outillage.
En conclusion
Évidemment, notre article vous semblera un peu orienté. Nous vendons du gazons synthétiques depuis 2005 : nous n’allons pas en dire du mal ! Mais les chiffres parlent pour nous et vous n’aurez pas de mal à les vérifier en consultant d’autres sources.
Sachez aussi qu’une autre dépense est très difficilement quantifiable : la pénibilité et les contraintes liées à l’obtention d’une pelouse naturelle irréprochable.
Celles et ceux qui s’y sont frottés ne nous contrediront pas. Pour un jardin écologique, peu gourmand en eau, confortable et verdoyant toute l’année, n’hésitez plus : pensez synthétique !